Chronique BD – Entre ici et ailleurs

Sans titre 1IMG_2170.JPGEntre ici et ailleurs, Vanyda 

Editeur : Dargaud 

Année de parution : Janvier 2016

Prix : 14,99 euros 

Résumé éditeur

Après une rupture, Coralie, Franco-Asiatique de 28 ans, ressent le besoin d’explorer ses origines. Pour comprendre qui elle est, cette jeune femme va décortiquer son héritage d’enfant d’immigré. Un récit introspectif, un véritable condensé d’émotions tout en douceur. Une quête identitaire contemporaine légère et fraîche comme une brise.

Ma chronique

Coralie sort tout juste d’une rupture, après une relation qui a duré plusieurs années. Alors qu’elle se sent un peu perdue dans cet appartement où elle vient d’emménager afin d’y vivre seule pour la première fois, elle décide de s’inscrire à un cours de capoeira (art-martial brésilien). Alors que lors du premier cours, elle se demande ce qui lui est finalement passé par la tête, les autres membres du groupe l’encouragent à persévérer. Et c’est par le biais de ce sport que commence pour la jeune femme une introspection personnelle sur ses origines laotiennes. Les rencontres qu’elle effectue dès lors vont changer sa vie du tout au tout. En particulier, celle avec Kamel, un jeune homme algérien, lui aussi en quête de son identité. C’est ensemble qu’ils vont essayer de comprendre l’influence de leurs héritages familiaux sur leurs vies actuelles.

Entre ici et ailleurs est mon premier titre de Vanyda et certainement pas le dernier. J’ai tout adoré : Coralie, sa personnalité, ses questionnements sur l’impact que peut avoir le fait d’être enfant d’immigrés. Les autres personnages sont quand à eux drôles, attachants, réfléchis, jamais superflus. J’ai aimé la romance qui arrive au bon moment et qui trouve parfaitement sa place dans l’histoire. Le coup de crayon de l’auteur est doux, détaillé. En somme, un vrai plaisir pour les yeux, qui fait réfléchir sur l’importance de nos origines familiales et sur le rôle qu’elles jouent, parfois inconsciemment, sur nos vies.

Ma note

5/5

Coup de coeur

Sans titre 1

Chronique BD – Love story à l’iranienne

Sans titre 1

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Love story à l’iranienne, Jane Deuxard (scénario) / Deloupy (dessin et couleur)

Editeur : Delcourt

Date de parution : 2016

Prix : 17,95

Résumé éditeur

Les jeunes Iraniens rêvent-ils encore d en finir avec le régime ? Comment se rencontrer dans cette société qui ne le permet jamais ? Comment flirter ? Comment choisir sa femme ou son mari ? Malgré la tradition, malgré le régime. Des journalistes ont interviewé clandestinement de jeunes Iraniens pour donner un éclairage politique et social. Comment échapper à la police pour vivre sa love story ?

Ma chronique

Jane Deuxdard et Deloupy, journalistes, ont interrogé clandestinement cette jeunesse iranienne dans un pays où sortir, s’amuser, flirter, s’aimer, vivre est bien souvent interdit. A travers le portrait de plusieurs couples qui ont accepté de les rencontrer malgré les risques encourus, nous en apprenons un peu plus sur le rapport au couple et à la femme qu’entretiennent ce pays, sa population et ses dirigeants. Si certains semblent désabusés face à l’oppression dont ils sont victimes, d’autres rêvent de s’échapper afin de pouvoir vivre pleinement leur jeunesse. Rien n’est simple là-bas, pour pouvoir se marier, l’homme doit avoir une situation avantageuse (logement, travail, voiture,…) auquel cas, la famille de la jeune femme refusera certainement de lui « céder » celle-ci. Céder étant peut-être le mot juste, puisque comme nous le découvrons, la femme n’a bien souvent pas son mot à dire, elle rencontre son mari par le biais d’un rendez-vous arrangé par les parents des deux parties et ce sont les parents qui décident si oui ou non cette homme est digne de leur fille. Certains des couples que nous rencontrons, essayent de se battre contre ce système, s’aimant en cachette, à l’insu de leurs parents, ne pouvant avoir de relations sexuelles au risque d’être emprisonnés, battus, déshonorés. D’autres, comme l’une des trois jeunes femmes que nous découvrons dans l’un des portraits, nous explique que pour elle, ce sont nous, femmes occidentales, qui sommes à plaindre : nous devons subvenir à nos besoins, là où elle n’a qu’à passer ses journées à faire du shopping, voir des amies, puisque les femmes sont des objets sacrés et choyés par les hommes iraniens, qui subviennent entièrement à leurs besoins. Des points de vues différents, des portraits hétéroclites et surtout deux journalistes terriblement humains, que l’on sent déchirés, torturés face à ces personnes pour qui ils ne peuvent rien faire, au risque de se voir arrêter par les forces de l’ordre locale.

Une BD comme je les aime, à l’instar de celles de Guy Delisle, Love Story à l’Iranienne nous permet d’en apprendre plus sur une culture bien différente de la notre à travers la condition des femmes, les conflits politiques, dans l’un de ces pays à l’actualité si houleuse ces dernières années.

Ma note

5/5

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